Etreux le 27 août 1914

Photo de Sébastien SARTORI de Généalogie Aisne

Sous les pommiers de Thiérache, sous les roses rouges de Picardie, des tombes britanniques rappellent le sacrifice de soldats héroïques morts pour la liberté de ce pays, un 27 août, il y a 56 ans.
(Article de La Voix du Nord : 1970)


ici même se sacrifiait le Royal Munster.

Qui saurait dire, à Etreux, ce qui s'est passé le 27 août 1914 ?
Bien sûr, ce fait d'armes n'est pas dans l'Histoire ; il est de ceux qui ont forgé la grande guerre et qui s'est fondu dans le creuset des sacrifices.

N'empêche qu'à la sortie du bourg, vers Landrecies, un mémorial dit à jamais que les artisans britanniques du «grand sacrifice», en France dans la grande guerre1914-1918 étaient au nombre de 73 officiers, 5 «warrant-officiers», 96 officiers de réserve et 775 fusiliers.

Autour de ce cénotaphe, des tombes individuelles et des ossuaires reposent sous des roses rouges, les célèbres et héroïques Roses Rouges de Picardie.
Sur un terrain au gazon typiquement anglais, entretenu par le Commonwealth, se dresse une croix de pierre « pour la gloire de Dieu et en glorieuse mémoire des officiers, sous-officiers, officiers de réserve et hommes de troupe du 2e bataillon du Royal Munster Fusiliers qui tombèrent à Etreux le 27 août 1914 « à l'outrance » ; Egalement des simples soldats du R.M.F, qui donnèrent leurs vies durant la grande guerre en France, Belgique, Gallipoli, Serbie et Palestine, pour la cause de la liberté et de la justice également en mémoire de ceux de la section centrale de la 118e batterie R..F.A. qui tombèrent avec eux le 27 août 1914.
Le 2e bataillon se distingua dans d'innombrables actions dont Etreux fut le point de départ :
Ypres, Festubert, rue du Bois, Loos « The great raid », Contalmaison, la Somme, Poschendael, Epehy; la grande retraite de mars et avril 1918, Le Catelet, Le Cateau, la forêt de Mormal en novembre 1918.
A Etreux, le 2e bataillon effectua une action devenue un classique exemple des performances d'une arrière-garde. Le bataillon aida non seulement à l'attaque d'une force ennemie considérable, depuis sa position primitive, mais encore assura la sécurité d’une partie de sa division.
En se retirant, le bataillon décida de lui-même l'attaque d'un ennemi très supérieur en nombre.
Il fut finalement anéanti ici-même par un effectif, 5 ou 6 fois, supérieur après avoir permis au régiment durant plusieurs heures, de se retirer ; ses munitions étaient pratiquement épuisées.
Seulement, un petit nombre d'hommes furent sains et saufs ; les survivants eurent les honneurs de la guerre de la part des Allemands.
Ce mémorial d'Etreux à la gloire du Royal Munster Fusiliers, est unique dans le secteur.
Raison de plus pour se souvenir, aujourd’hui, qu’il existe.

( La Voix du Nord du 27 août 1970 )