La GAULE libre

Les nations formées par le mélange des Ligures, des Celtes,
des Germains, se confondirent peu à peu et nous ne savons;
pas exactement ce qu'étaient les Véromandues, les Suessionnes,
les Vellocasses, qui. ont laissé leurs noms aux pays du
Vermandois, du Soissonnais, du Valois.
Les « Commentaires de César » nous donnent quelques
détails sur leurs façons de s'organiser et de vivre.
Le territoire de chacun de ces peuples formait une «civitas»
ou cité, elle-même divisée en « pagi », « gau » ou cantons. Dans
ces cantons s'édifièrent des villages aux maisons isolées, les
« aedificia», situées aux lisières des bois. Les agglomérations,
ensembles de cases en terre séchée, grossières huttes circulaires,
se tenaient à faible distance d'une place forte, « l'oppidum »,
refuge garni de murailles sans tours, renforcées par des
poutres et des grosses pierres. L'oppidum était la forteresse, le
marché, le centre des réunions.
Cultivateurs, artisans, chasseurs et pêcheurs, les Gaulois
vivant en notre région étaient surtout des guerriers. Ils participèrent
aux expéditions qui pillèrent les sanctuaires sacrés de
la Grèce et rançonnèrent Rome.
Un roi des Suessionnes : DIVITIAC, conduisit ses hordes
jusqu'en Grande-Bretagne.
Les oppida de Vermand, Pommiers, Vieux-Laon, Macquenoise,
Coucy, Fère-en-Tardenais, sont encore visibles actuelle-
ment. Les Romains les renforcèrent durant l'occupation de la
Gaule, comme ils modifièrent les voies gauloises, dont ils conservèrent
pourtant le judicieux tracé en ligne droite.
A la suite des expéditions guerrières, la civilisation gauloise
s'imprégna fortement de pratiques grecques. ,
Le culte druidique d'Arduinia fit place à une mythologie
calquée sur celle d'Athènes. Certaines monnaies gauloises reproduisent
une inscription en caractères d'écriture grecque, et
quelques statuettes, trouvées dans notre sol, sont de naïves
copies de divinités vénérées dans les temples helléniques.

extraits du facicule sur l'Histoire de L'Aisne